Epitaphe.
Le forum se termine. Une expérience d'échanges, de confrontations, de débats et de fraternité s'achève.
Incontestablement cette année encore, cela a été un grand moment.
Des milliers de personnes de tout âge, de toute origine, beaucoup de brésiliens, de syndicalistes, de femmes et d'hommes qui sont unis par un même obectif : la construction d'un monde meilleur.
La délégation belge a été remarquable, en dynamisme, en construction de réseaux pour l'avenir, en fondation pour nos débats et nos combats futurs.
Ce blog en a été le témoin.
Il démontrait la diversité et la créativité présentes sur le forum. J'espère qu'il vous a plu, vous a fait partager l'énergie communicative de ce forum (des lieux de débats plein à craquer, des allées bondées, des slogans et revendications mobilisatrices).
Incontestablement cette expérience ne laissera pas indifférent.
Merci à celles et ceux qui nous ont suivis, lus, accompagnés durant cette expérience inoubliable.
A bientôt à Liège pour de nouveaux combats et de nouvelles aventures.
Que la force soit avec vous.
Yodaschsch
Assambleia das assambleias
L’après-midi du dernier jour de Forum, les pieds baignant dans une gadoue digne de Dour après quelques bonnes draches tropicales (Alice a failli se noyer dans les flaques), nous avons assisté à l’Assemblée des assemblées.
Ce moment de rassemblement final regroupait les déclarations et revendications des divers et nombreux ateliers des 10 thèmes principaux du Forum. Capitalisme, libéralisme économique, destruction écologique et exploitations en tous genres en ont pris pour leur compte, dénoncés fermement sous de multiples formes (poèmes, chansons, discours, appels, …) – Ohé Davos on est là !!! (Cf édito de Philippe Regnier dans Le Soir http://www.lesoir.be/forum/editos/envoyez-van-rompuy-dans-la-2009-02-02-687352.shtml )
Ainsi se clôturait le 9ème Forum Social Mondial. L’évaluation de celui-ci aura lieu ces 2 et 3 février lors des réunions de débriefing du Comité organisateur. Bien que les aspects sécuritaires et parfois excluants de l’organisation de l’événement (difficulté d’accès au site pour les populations les plus pauvres, présence policière et militaire importante et intimidante, …) fassent l’objet de nombreuses critiques, souvent justifiées, l’organisation d’un tel lieu de rencontres et de débats pour un monde plus juste et plus solidaire reste plus que jamais nécessaire. Espérons que le Comité organisateur tienne compte, pour la prochaine édition, de ces failles récurrentes (Cf Nairobi, Mumbai) et dommageable pour l’image du FSM.
La lucha sigue sigue, el pueblo vive vive !!!
La lutte continue !
Echanges syndicaux
Dimanche matin. Dernier jour du FSM.
Au lever du jour, un petit déjeuner avec la délégation de la CUT nous attendait. Des représentant-e-s des relations internationales, des femmes, des jeunes et de l’Observatoire social du syndicat brésilien nous ont fait part de leurs expériences et de leur travail militant quotidien.
Deux tables rondes composées de militants et responsables de nos deux syndicats accueillaient les témoignages et explications de chacun-e.
Nous en avons ainsi appris davantage sur les conditions de travail, la lutte des femmes brésiliennes au sein de syndicat, ainsi que sur le travail de mobilisation exceptionnel mené par les jeunes.
Reprenons ici quelques points particulièrement intéressants.
Tout d’abord, notons que l’affiliation et le fait syndical sont municipaux. Cela voudrait dire que si Liège était au Brésil, la FGTB serait le seul interlocuteur syndical reconnu dans l’ensemble des entreprises de la région. Youpie !
La représentation syndicale dans les entreprises ne passe pas par des élections sociales, seul le rapport de force compte. Cependant, il existe également des structures équivalentes au CE et au CPPT.
Le salaire minimum est de 465 reais, à savoir environ 180 €.
En ce qui concerne le travail des Femmes, les similitudes des problèmes rencontrés et combats à mener sont flagrantes. Les principales préoccupations des femmes au Brésil étant avant tout, l’égalité salariale (en moyenne 30 % d’écart pour un travail égal – en Belgique cet écart est d’environ 25 %) ; l’accessibilité à l’emploi, passant notamment par la réduction collective du temps de travail (la semaine de travail aujourd’hui est en moyenne de 40 heures) ; l’augmentation des structures d’accueil pour la petite enfance (seuls 10 % des enfants de 0 à 5 ans y trouvent une place) ; la reconnaissance du partage du travail domestique ; l’application d’un quota de minimum 30 % de femmes au sein des instances politiques et syndicales ; …
Un enjeu particulièrement prégnant et urgent pour ces femmes est la légalisation du droit à l’interruption volontaire de grossesse. A l’heure actuelle, seules les femmes victimes de viol ou portant un fœtus malformé ont – théoriquement – ce droit.
Malgré le soutien de Lula dans le sens d’une légalisation, le lobby religieux au sein du gouvernement bloque toute négociation.
Les jeunes ne sont pas en reste dans le combat pour une justice sociale générationnelle, développant un réseau d’échanges très riche et efficace via les nouvelles technologies de l’information et de la communication, et renforçant la conscientisation politique et sociale via des formations et des échanges internationaux très développés.
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